1/ Choix du terrain
Le pacanier est un arbre exigeant. Pour exprimer ses potentialités il a besoin d’un bon sol profond bien alimenté en eau en sison de végétation et non asphyxiant en hiver et printemps. Même s’il résiste bien au froid hivernal, écarter les sols compacts, hydromorphes, caillouteux, trop sableux et les terrains gélifs.
Le plant doit être installé dans un volume suffisant de bonne terre bien émiettée que les racines prospecteront facilement et donc rapidement. C’est désormais incontournable, surtout avec cette essence. L’arbre pouvant atteindre une trentaine ou même une quarantaine de mètres de haut, le planter à plus de 15 ou 20 mètres des bâtiments. C’est une essence de lumière, ne pas le planter au nord d’un bâtiment ou de grands arbres
2/ Préparation du terrain
Quelques semaines avant la plantation creuser le trou de plantation pour que la terre ait le temps de se décompacter. Ceci permet aussi de s’assurer que l’emplacement est bien choisi. Si la terre du trou est trop compacte ou trop sableuse, remplacez-la par de la bonne terre de jardin ou un mélange équilibré de bonne terre, de terreau ou de compost. Enlever les pierres qui occupent un volume stérile pour l’arbre. Poser dans un angle une gaine plastique de travaux publics allant du sol jusqu’au fond du trou pour l’irrigation des racines lors des arrosages.
Pour de jeunes arbres de 80 à 100 cm de hauteur prévoir un trou de 50×50 cm de côté et 50cm de profondeur. Pour les arbres de 1,50 à 2m, préparer un trou de 60 X 60 X 60 cm ou plus (220 litres). Pour des arbres plus grands (2,50 à 3,50 M) prévoir un trou de 100 à 120 cm de côté et autant en profondeur. Un bon trou et une bonne terre, c’est l’investissement le plus utile.

3/ Préparation de l’arbre
La plantation s’effectue hors période de végétation, de préférence en novembre-décembre ou, dans le cas de sols mouilleux en hiver, en mars-avril ; mais, si le terrain le permet, la plantation d’automne est préférable car les racines commencent à prospecter le sol plus tôt. Si l’arbre ne peut être planté dans les jours qui suivent sa livraison, le mettre en jauge et tenir la motte humide jusqu’à la plantation pour éviter tout dessèchement des racines. Conserver l’arbre dans son emballage et éviter le dessèchement de la motte.
Au moment de la plantation supprimer les racines et branches endommagées. Veiller à ce que le pivot de l’arbre soit planté vertical. S’il est horizontal sous la motte et difficile à redresser, mieux vaut le couper juste au niveau de la pliure, en préservant les radicelles. Immerger la motte pour qu’elle soit bien humide.
Cas particulier des plants élevés en panier plastique
Cette technique moderne de production entraîne avec certaines espèces la formation d’un chignon de racines au fond du panier. C’est particulièrement le cas avec le pacanier qui produit dès la première année un pivot très puisant. Ces racines horizontales déjà très fortes vont grossir et nuire au développement normal du système racinaire. Il est impératif avant de planter de couper ces racines horizontales, en conservant le chevelu. L’arbre produira un nouveau pivot qui se développera normalement. C’est aussi pourquoi, il est recommandé de planter en novembre ou décembre pour que l’arbre ait le temps de reconstituer son système racinaire avant le début de la saison de végétation.

Il est impératif avant de planter de couper les grosses racines horizontales qui se sont souvent enroulées autour du fond du panier en plastique
4/ La plantation
Mettre au fond du trou la terre enrichie de compost ou de terreau pour former un dôme sur lequel sera posé le plant. Tasser cette terre au pied sans forcer, afin que les nouvelles racines puisent prospecter le sol facilement.

Poser la motte sur ce dôme et vérifier avec un tuteur – posé au sol en travers du trou- que le collet de l’arbre affleure au-dessus de cette règle. En effet le collet de l’arbre ne doit pas être enterré et ne doit pas non plus être au-dessus du sol. Rajouter de la terre au dôme ou l’écrêter. Le collet peut dépasser de 5 cm au-dessus du trou car la terre va se tasser.
Une fois la hauteur du dôme bien réglée poser le plant bien vertical et combler le trou avec la terre enrichie de terreau pour compléter. Butter le pied de l’arbre pour que le collet affleure bien et faire une couronne de terre autour du trou pour créer une cuvette qui retiendra l’eau de pluie et d’arrosage au bénéfice du plant.

Compléter par un paillage au pied du plant sur un mètre de diamètre ; ceci empêche le dessèchement du sol en été et la concurrence de l’herbe.
Enfin, planter un tuteur solide qui doit descendre jusqu’en dessous des racines. Ce tuteur est destiné à empêcher le balancement de la tige sous l’effet du vent qui tire sur les racines et endommage les jeunes radicelles.
5/ Protection du plant
Dans tous les cas poser une protection sur un mètre de diamètre autour du plant pour le mettre à l’abri des tondeuses, de la dent des animaux (lapin, chevreuil…) et du piétinement : 3 piquets forts de 120 cm enfoncés de 30 cm et un grillage de protection de 120 cm fixé aux piquets et qu’on puisse ouvrir pour l’entretien, ou une protection protection gibier de120 cm tenue par deux piquets. Ces gaines sont livrées à plat. Les retourner comme une manche pour qu’elles s’arrondissent.

6/ Entretien du plant
Désherber au pied de l’arbre (paillage). La concurrence de l’herbe freine la pénétration de l’eau et en prive les racines de l’arbre.
Les arrosages doivent être abondants à chaque fois (10/15 litres) et espacés (tous les 15 jours). Il s’agit d’apporter l’eau au niveau des racines et de ne pas les noyer. Au moment du débourrage des bourgeons un bon arrosage de fond 10/15 litres n’est pas superflu. Le sol peut être sec au sortir de l’hiver. Ensuite d’avril à mi ou fin sepetmbre 10/15 litres tous les 15 jours, sauf intempéries.
En cas de menace de gel brusque, si la hauteur de l’arbre est inférieure à 1,5 m. prévoir un voile d’hivernage pour protéger le bourgeon terminal.

Des tailles de formation doivent être prévues. C’est un travail délicat. Il ne faut pas perdre de vue qu’en coupant des branches on enlève des feuilles qui assurent la croissance de l’arbre. Il ne s’agit surtout pas d’élaguer en partant du bas vers le haut, mais de favoriser la croissance et l’équilibre de l’arbre. Ces opérations doivent donc être réfléchies et modérées. Une branche dont le diamètre est inférieur à 2cm est inoffensive sauf s’il s’agit d’une branche dressée et vigoureuse qui risque de concurrencer la tige principale. C’est la seule priorité. Pour le reste il faut tailler pour maintenir l’équilibre de l’arbre.
Avant de couper quoi que ce soit il faut observer l’arbre dans son ensemble. Mieux vaut laisser une branche basse qui ne prend pas de grosseur et éliminer une branche qui, prenant trop de développement, entraînerait une cicatrice importante, longue à cicatriser si on la laissait se développer ;
Ainsi à la suite d’un accident qui tue le bourgeon terminal deux ou plusieurs tiges terminales apparaissent ; il faut alors attendre deux ou trois ans pour voir celle qui est la mieux conformée dans l’axe de l’arbre et, quand sa dominance est assurée, éliminer celle ou celles qui n’ont alors plus d’intérêt. On peut même redresser le jeune rameau qui parait le plus prometteur pour le favoriser, quitte à en favoriser un autre l’année suivante si on s’aperçoit qu’on n’a pas fait d’emblée le bon choix.
Ces tailles de formation peuvent se faire en hiver quand l’arbre dénudé laisse mieux voir son architecture, ou en été, entre la mi-juillet et la mi-août, période où la croissance en hauteur ralentie et qui laisse assez de temps pour la formation du bourrelet cicatriciel.
En conclusion, planter un arbre n’est que la première étape d’une démarche de plusieurs années, voire une dizaine d’années (tailles de formation). Un arbre nouvellement planté est généralement voué à disparaître s’il est laissé sans soins (arrosages et désherbage). Si on ne peut pas accompagner sa croissance, mieux vaut renoncer à planter.